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Découvrez l’Abbaye Nouvelle, une abbaye cistercienne du XIIIème siècle 

Le 7 mars 1242, Guillaume de Gourdon Salviac fait dons de terres à l’abbaye cistercienne d’Obazine, en Limousin. Cette donation fait suite au procès de l’Inquisition à Gourdon en 1241, après la croisade contre les cathares, où des membres de la famille de Gourdon sont soupçonnés d’hérétisme. 

L’édification du monastère débute dès 1244 grâce à l’afflux de dons. Il est installé sur un éperon rocheux, le Pech-Gisbert, ce qui entraîne des contraintes architecturales. De fait, la construction prend alors quelques libertés avec le modèle cistercien avec notamment une position perchée et plan trapézoïdal.  

La salle basse est bâtie en premier lieu afin d’agrandir artificiellement la plateforme. L’église est ensuite érigée, en s’appuyant sur la salle basse, puis les bâtiments conventuels. 

Ultime fondation de l’abbaye d’Obazine, elle prend le nom d’Abbaye Nouvelle, par rapport à une première tentative d’installation cistercienne sur le territoire, qui serait celle de Saint-Martin-le-Désarnat à Lavercantière. 

Dès la fin du XIIIème siècle, l’ordre de Cîteaux est en crise, face aux nouveaux ordres mendiants émergeants (les Franciscains, les Dominicains...). Les donations diminuent rapidement et l’Abbaye Nouvelle ne connaît un âge d’or que d’une cinquantaine d’années.  

La guerre de Cent Ans (1337-1453) accélère le déclin de l’abbaye : elle est endommagée par des incendies et des pillages. Malgré la fin de la guerre, les revenus ne suffisent pas pour mener les travaux nécessaires aux réparations et elle périclite.  

L’église, devenue paroissiale en 1658, dotée en 1669 d’un nouveau portail de style classique, n’occupe plus que deux travées de l’ancienne abbatiale (plan sans transept, exceptionnel chez les Cisterciens). D’admirables baies à rose en écoinçon, d’une ampleur surprenante, ouvrent sous les voûtes d’ogives épaulées de contreforts : sous l’église, la salle basse à voûte d’arêtes donne accès à la citerne.  

Après la Révolution Française, les bâtiments conventuels sont vendus en tant que Bien National. 

Inscrite au titre des Monuments Historiques en 1926 puis classée en 1991. L'association les Amis de l'Abbaye Nouvelle créée en 1978 et F. Pécout qui y a consacré son mémoire de maîtrise et réalisé les premiers sondages archéologiques en 1989, sont à l'origine de ce classement. 

L'abbaye se dévoile depuis lors de recherches archéologiques, en 2013 et 2017, liées aux différentes campagnes de restauration : les bâtiments conventuels, en ruine, s’articulent autour du cloître : localisation possible du bâtiment des frères convers (côté bas, traces de cheminé et de baies), du dortoir des moines (côté chevet), du grand réfectoire et du chauffoir.